Hébergement vert: méfiez-vous du "greenwashing"!

La pression des consommateurs sur les hébergeurs web pour qu’ils adoptent des pratiques plus durables en poussent certains à se tourner vers une pratique condamnable: le greenwashing.

Mais qu’est-ce que l’écoblanchiment ou greenwashing? Quels sont les impacts négatifs de cette pratique et pourquoi est-elle condamnable? Voilà certaines des questions auxquelles nous tenterons de répondre dans cet article.

Nous avons élaboré pour vous un guide du greenwashing numérique. Il vous aider à identifier les allégations mensongères en matière de développement durable. Et ce, autant au sujet des produits, des services et des programmes numériques.

De nouvelles lois et directives réglementaires encadrant l’écoblanchiment sont en cours d’élaboration dans l’Union européenne et aux États-Unis.

Elles pourraient changer la façon dont les organisations peuvent parler de leurs initiatives de durabilité. Les affirmations mensongères ou le manque de transparence pourrait donc bientôt entraîner des amendes ou des pénalités plus élevées.

Voyons maintenant plus en détail le phénomène croissant qu’est le greenwashing. Nous aborderons également sa présence dans l’industrie de l’hébergement web.

Qu’est-ce que le greenwashing numérique?

L’écoblanchiment ou Greenwashing est défini comme suit par le dictionnaire Oxford. Il s’agit d’activités d’une entreprise ou d’une organisation qui visent à faire croire aux gens qu’elle se soucie de l’environnement, même si ses activités réelles nuisent réellement à l’environnement.

Le greenwashing consiste donc à faire des allégations inexactes, trompeuses ou incomplètes sur les répercussions ou les avantages environnementaux de votre produit, service ou organisation. Ce phénomène existe depuis des décennies, mais connait une forte croissance depuis quelques années.

Cependant, la hausse de l’écoblanchiment dans de nombreux secteurs en font une préoccupation plus urgente pour les organisations de tous les secteurs.

Par ailleurs, l’écoblanchiment numérique applique le concept d’écoblanchiment spécifiquement aux produits et services numériques qu’une organisation crée ou utilise.

L’écoblanchiment numérique comporte deux distinctions importantes :

• Utiliser la technologie pour diffuser intentionnellement de la désinformation sur les efforts de durabilité d’une organisation.
• Faire des allégations fausses ou trompeuses sur les impacts environnementaux des produits, services ou programmes numériques d’une organisation.

De nombreuses allégations relatives au numérique vert sont tellement simplifiée, qu’elle deviennent fallacieuses.

Le calcul de l’empreinte écologiques est complexe et ne peut se résumer à des affirmation comme 100% vert ou même 200% vert. Ces informations incomplètes sont malheureusement trompeuses, et peuvent constituer du greenwashing.

De plus, divers services sont souvent offerts par des tiers. Il n’est pas toujours facile de mesurer et inclure leur impact dans le calcul, pour inclure l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

La sous-traitance n’est qu’un des nombreux facteurs complexifiant le calcul de l’empreinte des produits et services numériques. Il faut aussi compter la fabrication et le recyclage du matériel informatique.

Le calcule de l’empreinte environnementale réelle est un calcul incroyablement complexe. La probabilité qu’une organisation s’engage dans l’écoblanchiment, intentionnellement ou non, est donc assez élevée.

Quelle est l’ampleur de l’écoblanchiment numérique?

Des études récentes ont révélées que 53 % des allégations écologiques donnent des renseignements vagues, trompeurs ou non fondés.

40 % des allégations n’ont d’ailleurs aucune preuve à l’appui, et sont simplement invérifiables. Il est donc impossible d’en assurer la véracité.

Même les preuves supposées ne sont pas toujours parfaitement crédibles. Par exemple, la moitié des étiquettes vertes impose des vérifications très faible ou inexistante.

Il existe actuellement plus de 230 labels de durabilité et 100 labels d’énergie verte dans l’UE. Ces différentes étiquettes appliquent des niveaux de vérification et de transparence très différents. Il ne faut donc pas se fier aveuglément à ces labels.

Directive européenne sur l’écoblanchiment

Comme nous l’avons mentionné, la moitié des déclarations écologiques des entreprises contiennent des informations incorrectes ou trompeuses,.

Le greenwashing est donc un problème important, qui gagne d’ailleurs en ampleur à chaque année. Il est donc essentiel de légiférer sur la question.

L’écoblanchiment est loin d’être aussi répandu dans le monde numérique. Nous pouvons toutefois observer une croissance du phénomène, suite à l’émergence de certaines tendances récentes :

• L’informatique verte et les pratiques connexes deviennent plus courantes
• Partout dans le monde, la législation exige plus de transparence, en particulier au niveau des impacts environnementaux.

Certaines allégations au sujet des émissions carbone et des sites Web « verts » posent parfois problème. Nous constatons déjà des écarts dans la façon dont les différents acteurs parlent de ces éléments.

Cette divergence dans les termes peut entraîner des erreurs ou de la désinformation. De plus en plus d’acteurs affirment adopter des pratiques de développement durable. Il faut toutefois rester vigilants pour nous assurer que leurs affirmations sont exactes et véridiques.

Les conséquences de l’écoblanchiment

Les litiges en matière d’écoblanchiment sont en hausse dans le monde entier. Comme l’illustre le graphique ci-dessus, les tribunaux américains n’ont eu à gérer qu’une poignée de cas en 2015, contre près de 30 en 2023.

Les plaignants énumèrent diverses raisons pour initier leurs poursuites. Les plus courantes sont :

Désinformation :

Faire de fausses déclarations ou diffuser des informations inexactes. Il s’agit d’afficher des informations qui sont fallacieuses, erronées ou simplement mensongères.

Divulgation incomplète :

Les déclarations qui cachent des informations ou autrement ne racontent pas toute l’histoire. Contrairement à la désinformation, il s’agit plutôt d’un mensonge par omission.

L’information n’est pas nécessairement fausse, mais est trop incomplète pour être réellement véridique. C’est notamment le cas des affirmations à propos de sites 100% ou 200% verts.

Absence de données scientifiques :

Des calculs erronés ou des preuves incomplètes peuvent facilement mener à de fausses allégations.

Certaines erreurs sont parfois commises en toute bonne foi, mais de nombreuses affirmations sont également faites sans la moindre preuve à l’appui.

Évaluations ou étiquettes :

Les étiquettes de produits ou de services incluent des informations trompeuses sur les références environnementales.

Ces erreurs peuvent aussi être de bonne foi, ou dû à l’inattention (par exemple, suite à un changement de fournisseurs tiers). Elles n’en demeurent pas moins une sorte d’écoblanchiment à laquelle il faut faire attention.

Carboneutralité :

Une certaine confusion entoure les compensations de carbone et les allégations de carboneutralité. Cette incertitude se traduit parfois par des déclarations trompeuses de certaines organisations au sujet de leurs émissions.

Quelques impacts du greenwashing:

L’écoblanchiment est loin d’être un phénomène inoffensif. Il a plusieurs effets négatifs, à la fois sur les entreprises et sur les consommateurs.

Les allégations mensongères et les poursuites judiciaires qui en découlent portent atteinte à la confiance des consommateurs envers les efforts environnementaux des entreprises.

Les entreprises faisant de véritables efforts pour l’environnement en souffre également. Leurs propres efforts peuvent être remis en question, en plus d’être dans l’ombre des affirmations mensongères de leur concurrents.

Greenwashing vs. Greenhushing

Les contrôles accrus autour des affirmations écologique et de l’écoblanchiment ont entraîné une augmentation d’un autre phénomème: le greenhushing.

Plusieurs entreprises minimisent, refusent de signaler ou même de parler de leurs efforts en matière de durabilité. Elles tentent ainsi de tout simplement éviter d’attirer l’attention sur leur impact environnemental.

Ce phénomène croissant est appelé greenhushing et pose problème pour plusieurs raisons:

Face à l’impact croissant des changements climatiques, nous avons besoin que toutes organisations, dans tous les secteurs et industries, intensifier leurs efforts de durabilité. En ce sens, il est important que tous et chacun partage l’information avec transparence.

De plus, le greenhushing peut parfois amener les consommateurs à croire qu’une entreprise est plus durable qu’elle ne l’est réellement. Il peut ainsi causer de la confusion et mener à la désinformation.

Plusieurs entreprises utilisent des affirmations vagues ou minimisées en matière de durabilité. Elles espère ainsi être perçu comme verte par les investisseurs, qu’elles le soient ou non. Elles trompent ainsi les investisseurs et détourne des fonds de véritables projets verts.

Dans le cas de produits et services numériques, le greenhushing est jusqu’à un certain point compréhensible.

Certaines organisations évite de sujet qu’elle ne comprennent pas toujours bien, comme la durabilité numérique. Et le calcule de l’empreinte carbone d’un service numérique est très complexe.

Il est également malgré tout important de partager les pratiques de durabilité numérique. L’environnement est la responsabilité de tous, et il est essentiel que chacun face sa part dans la lutte contre les changements climatique.

Pour conclure sur le greenwashing numérique

Le greenwashing est un phénomène croissant, et l’hébergement web n’est pas entièrement épargné. Plusieurs hébergeurs web font des affirmations trompeuses ou incorrectes à propos de leur empreinte environnementale, parfois sans le savoir.

Comme vous l’aurez constaté, cet article n’a pas été rédigé pour pointer qui que ce soit du doigt. Son objectif était de vous sensibiliser à ce phénomène croissant, afin de vous aider à vous prémunir contre l’écoblanchiment.

Nous espérons que cet article vous a plu et vous a éclairé sur le greenwashing. Si c’est le cas, nous vous invitons à consulter nos autres autres articles et tutoriels.

N’hésitez pas non plus à consulter notre base de connaissance. Vous y trouverez une foule d’articles détaillés pouvant répondre à toutes vos questions web.

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