Rapport des émissions de Google: 13% de hausse en un an
Google vient de publier son rapport annuel sur ses émission de GES, et celui-ci est pour le moins alarmant. Malgré ses investissements majeur dans la décarbonisation, l’entreprise a émise 13% plus de carbone en 2023 qu’en 2022!
Le géant américain a ainsi émis plus de 14,3 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2023. Ce chiffre astronomique représente une hausse de 48% par rapport à 2019.
Google investit pourtant massivement dans la durabilité et l’énergie sans carbone. La croissance rapide de l’IA et la construction des centres de données pour la soutenir contrebalance toutefois les gains effectués.
Comme Ex2 accorde une grande importance à l’impact environnemental du web, nous avons cru bon nous attardé aux constats du rapport de Google concernant ses émissions de GES.
Les constats du rapport annuel des émissions de Google
Publié ce mois-ci, le rapport annuel de développement durable de Google illustre bien l’ampleur du défi que représente le développement des IA pour la transition énergétique mondiale.
La société admet qu’en 2023 ses émissions totales de GES ont augmenté de 13 % par rapport à l’année précédente. Les principales raisons de l’augmentation seraient la consommation d’énergie des centres de données et des émissions issues de la chaîne d’approvisionnement. Le rapport de Google précise:
« En 2023, nos émissions totales de GES ont augmenté de 13 % d’une année à l’autre, en partie grâce à une augmentation de 37 % des émissions de notre champ d’application 2 (émissions fondées sur le marché) par rapport à l’année précédente. Nos émissions totales de GES ont augmenté à un rythme plus lent que les deux années précédentes. »
Le rapport comporte des sections distinctes pour les différentes catégories d’émissions (portée 1, 2 et 3).
Google a été l’une des premières entreprises à lancer de nombreuses initiatives en matière de développement durable. Elle a constitué une équipe impressionnante qui fait des progrès dans le domaine de l’énergie géothermique et d’autres technologies vertes. Ceux-ci sont décrits dans le rapport.
Les besoins de l’IA croît cependant plus vite que la disponibilité d’énergie renouvelable. Google consomme donc toujours plus d’énergies non-renouvelables, malgré ses efforts.
Les données sur les émissions de Google nous rappellent ainsi combien de travail il reste à faire pour répondre aux ambitions de décarbonisation de l’industrie.
L’approche de Google pour permettre à l’IA d’être durable
Kate Brandt, directrice du développement durable de Google a rédigé un billet de blog pour l’entreprise. Dans celui-ci, elle a déclaré que la dernière édition du rapport environnemental annuel offre une analyse approfondie des efforts de l’entreprise pour exploiter la technologie de l’IA. Google espère ainsi favoriser un changement environnemental positif et opérations commerciales durables.
L’article de Brandt note que Trillium, l’unité de traitement tenseur (TPU) de sixième génération de la société, est plus de 67% plus efficace que son TPU v5e.1. Cela permet de minimiser l’empreinte environnementale de l’entreprise avec une infrastructure plus efficace pour affronter l’ère de l’IA.
Google a identifié et testé des pratiques qui pourraient réduire jusqu’à 100 fois l’énergie nécessaire pour former un modèle d’IA. Celles-ci réduirait aussi les émissions associées par jusqu’à 1000 fois. Brandt remarque d’ailleurs que toutes ces pratiques sont déjà en usage chez Google.
Elle explique également comment l’infrastructure informatique de Google, qui est efficace sur le plan énergétique, s’appuie sur des pratiques d’utilisation responsable de l’eau et un engagement à réduire les déchets.
Selon l’entreprise, un centre de données appartenant à Google et exploité par Google est en moyenne environ 1,8 fois plus efficace sur le plan énergétique qu’un centre de données d’entreprise typique.
Un indice PUE de 1,10
Le blog indique également qu’en 2023, l’efficacité moyenne annuelle de la consommation d’énergie des centres de données de Google était de 1,10. C’est nettement supérieur à la moyenne de l’industrie de, qui est 1,58.
Cela signifie que les centres de données de Google ont des pertes énergétiques environ 5,8 fois inférieure pour son équipement informatique.
Google a également introduit un cadre de risque pour l’eau afin d’identifier davantage les solutions de refroidissement soucieuses du climat. Celles-ci prennent en compte la disponibilité de l’énergie sans carbone, la santé des bassins hydrographiques et les besoins futurs en eau. Kate Brandt affirme :
« Nous voyons notre infrastructure croissante comme une opportunité de stimuler les innovations et les investissements nécessaires pour alimenter une économie à faible émission de carbone ».
Les efforts de Google pour la durabilité de ses opérations
En 2017, Google est devenu la première grande entreprise à faire correspondre 100% de sa consommation annuelle d’électricité sur une base mondiale avec des énergies renouvelables
Google a annoncé en 2020 un objectif audacieux d’atteindre des émissions nettes nulles dans l’ensemble de ses opérations et de sa chaîne de valeur d’ici 2030. Cet objectif parait toutefois déjà pratiquement hors de portée pour le géant américain.
La société travaille également à promouvoir une meilleure gestion de l’eau, à bâtir une économie circulaire et à restaurer et améliorer la nature et la biodiversité.
Selon le rapport environnemental 2024 de Google, les progrès réalisés par l’entreprise dans ces domaines comprennent les données suivantes :
- 10 des régions de réseau de la société ont utilisé au moins 90% d’énergie propre l’an dernier. Google a maintenu une moyenne mondiale de 64% d’énergie décarbonée. Le rapport a également noté le projet géothermique amélioré de Google qui fournit maintenant de l’électricité au réseau.
- Au cours de la dernière année, Google a signé des contrats pour acheter environ 4 gigawatts (GW) de capacité de production d’énergie propre. C’est davantage que lors de toute les années précédentes. Cette énergie provenait de divers endroits tels que le Texas, Belgique et l’Australie.
- La société a récemment mis en œuvre l’Addendum sur les énergies renouvelables de Google (Google Renewable Energy Addendum). Ce document demande à ses plus grands fournisseurs de matériel à s’engager à atteindre un taux d’utilisation de l’énergie 100 % renouvelable d’ici 2029.
- Le rapport indique que les projets de gestion de l’eau de Google ont réapprovisionné environ 1 milliard de gallons d’eau. Cela représente 18 % de la consommation d’eau douce de l’entreprise en 2023, soit le triple de son taux de 6 % en 2022.
Il est difficile de décarboniser le web
La dure réalité est que les émissions totales de GES de l’entreprise sont en hausse de 13 % en une année. C’est surtout dû à la consommation accrue d’énergie des centres de données et la hausse des émissions de la chaîne logistique.
À ce sujet, Brandt a admis, « Malgré les progrès que nous faisons, nous sommes confrontés à des défis importants que nous travaillons activement. »
Elle ajoute bien que Google ait promus l’énergie propre sur de nombreux réseaux dans lesquels il opère, certaines régions sont difficiles à décarboniser. Notamment, Google développe son service en Asie Pacifique, où l’énergie propre n’est pas facilement disponible.
Brandt souligne aussi que l’entreprise voit souvent des délais plus longs entre les investissements initiaux, la construction de projets d’énergie propre, et les réductions de GES qui en découlent.
Google a récemment introduit un taux de transition propre. Celui-ci rassemble les clients et les services publics pour mener de nouveaux projets d’énergie propre aux États-Unis. L’entreprise a aussi récemment dévoilé un investissement pour permettre 1 GW de nouvelle capacité solaire à Taiwan.
Pour conclure sur le rapport des émissions de GES de Google
Ex2 insiste souvent sur l’impact environnemental du web. Le rapport annuel sur les émissions de Google illustre bien l’ampleur du problème qui attire ainsi notre attention.
Google investit des milliards chaque année pour réduire son empreinte carbone. Malgré cela, ses émissions de GES ont augmentées de 14% en un an.
Cette réalité démontre encore une fois l’importance de l’hébergement vert et écologique. Comme les besoins des IA engendrent une expansion rapide du web, il est d’autant plus important de réduire son impact environnemental avant qu’il ne soit trop tard.
Nous espérons que cet article vous a éclairé sur le rapport des émissions de GES de Google. Si c’est le cas, nous vous invitons à consulter nos autres autres articles et tutoriels.
N’hésitez pas non plus à consulter notre base de connaissance. Vous y trouverez une foule d’articles détaillés pouvant répondre à toutes vos questions web.